Samedi, une centaine de kilomètres après Marseille, sur l'A 7, un bus de supporters du VAFC a été victime d'une expédition punitive de la part de supporters marseillais : coups, jets de pierre et de fumigènes. Les cinquante-deux supporters ont passé la nuit dans un gymnase de Sorgues, dans le Vaucluse, avant de rependre la route de Valenciennes, hier en début de matinée.
Le match au stade Vélodrome s'était passé sans incidents notables. Quelques cannettes ont volé dans le stade. Des noms d'oiseaux ont été échangés.
Mais rien de bien méchant. Le match terminé, les supporters valenciennois (trois cars ont fait le déplacement) ont dû patienter pendant que le stade se vidait. Une heure après le coup de sifflet final, ils sont autorisés à quitter le stade. Escortés par les motards, ils quittent Marseille sans encombre.
Vers 22 h 45, un des bus avec à son bord les supporters de trois sections stoppe à l'aire de repos de Sorgues, dans le Vaucluse. Quelques-uns descendent d'autres restent à l'intérieur à somnoler. Là, une dizaine de supporters marseillais selon les gendarmes - une trentaine selon les supporters - leur tombent dessus. Des pierres sont jetées contre le bus. Certains en viennent aux mains. Le chauffeur décide alors de remettre en route mais il est obligé de stopper. Un fumigène a été lancé et il est en train d'incendier l'avant du bus. D'autres fumigènes sont lancés. Cinq vitres volent en éclat. Les coups de marteau pleuvent sur la carrosserie. Les Valenciennois ripostent aux coups marseillais. Les agresseurs quittent l'aire d'autoroute comme ils sont venus : en voiture. Deux supporters sont très légèrement blessés par des bris de vitre et soignés sur place. La gendarmerie est appelée sur les lieux. Les militaires commencent l'enquête. Le bus, endommagé, ne peut pas poursuivre sa route. La municipalité de Sorgues est alors contactée. Solidaire, elle met à la disposition des supporters une salle de sports. Ils vont y passer la nuit. Au petit matin, la ville de Sorgues leur prépare un petit-déjeuner.
Pendant la nuit, Alain Place, qui affrète le bus pour le compte des supporters, s'est débrouillé pour organiser le rapatriement des Valenciennois.
À 8 h 30, ces derniers ont embarqué à bord d'un bus de la Somatrav, direction Maçon. Là, un bus Place descendu du Nord dans la nuit les a attendus, avant de les prendre en charge et de les remonter à Valenciennes où ils sont arrivés hier, à 21 h 20, avec une douzaine d'heures de retard, et une belle frayeur.
Dans le Vaucluse, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet d'Avignon. Elle a été confiée au peloton autoroutier d'Orange. Joints hier par téléphone, les gendarmes confirmaient les incidents et déclaraient mener l'enquête. Les faits se sont produits à quelques mètres d'une station service. Les caméras de vidéosurveillance pourraient permettre aux enquêteurs de faire toute la lumière sur le caillassage et la riposte. Pour Alain Place et Francis Decourrière, président du VAFC, cette agression est le fait « de gens incontrôlables » partis de Marseille pour en découdre avec les Valenciennois.
VÉ. B.