Après son bon match à Marseille, Valenciennes découvre une autre forme de pression. Samedi face au Havre, dernier et concurrent pour le maintien, il lui est presque interdit de ne pas gagner pour continuer à surfer sur sa vague de confiance portée par dix matchs sans défaite.
« C'est la première fois qu'on va jouer contre un adversaire moins bien classé que nous. » Ce constat éloquent de Karba Bangoura illustre le nouveau cas de figure qui se présentera aux hommes d'Antoine Kombouaré samedi au stade Nungesser. Relégable de la 10e à la 23e journée, VA n'avait plus croisé la route d'un rival dans un pétrin pire que le sien depuis six mois. La dernière fois, c'était le 20 septembre à Nantes (6e journée), où il s'était incliné 2-0 chez la lanterne rouge.
Ça remonte à tellement longtemps que Le Havre, l'actuel bon dernier à qui on promet un funeste destin, dégage, c'est vrai, un parfum d'inconnu. Comment l'équipe nordiste va-t-elle réagir au coeur de son spectaculaire redressement face à cette proie semble-t-il facile ? Le petit international guinéen, qui « tente d'apporter un plus » à chaque fois qu'on fait appel à lui, a en tout cas bien écouté son entraîneur mettre en garde toute l'équipe. « Certes on a fait de bons résultats contre de grosses équipes, mais on prend tous les matchs au sérieux. Et on sait qu'on doit encore beaucoup travailler mentalement. » VA dans la peau du favori ? Il y a encore deux mois, beaucoup auraient souri. Force est pourtant de constater que le club du président Decourrière a su se faire respecter. Vu d'ailleurs, l'analyse n'est pas forcément partagée. On peut ainsi s'amuser à lire les commentaires au gré des derniers résultats en déplacement. Que vaut le petit contre le gros ? 0-0 à Lyon : « Terrain mauvais. » 2-2 au PSG : « Paris était déjà en vacances. » 0-0 à Toulouse : « Le TFC manquait de jus. » 0-0 à Marseille : « L'attaque de l'OM en plein doute. » Pour ce qui nous concerne, on se contentera de souligner qu'au cours des quatre derniers mois, VA est allé tenir tête aux quatre premiers de L1 sur leur pelouse, une performance qu'aucun autre n'a réussie. L'équipe nordiste avait parfois un coup de pompe, souvent des absents, toujours beaucoup de doutes... Malgré tout, elle a su rivaliser pour s'extraire du bourbier et remonter à la 15e place, son meilleur classement depuis la 6e journée.
Ce nouveau statut de favori, qui n'est donc pas forcément usurpé, VA prend garde de bien le délimiter. Hier, après un entraînement où les joueurs y sont encore allés de bon coeur, Kombouaré a insisté sur ce gros piège ouvert devant lui. « On est favoris. Nous avons une équipe qui devrait logiquement battre Le Havre. Logiquement... Mais dans le foot, la logique... Ce n'est pas en pensant que ce sera facile qu'on se prépare au mieux », a martelé l'entraîneur toujours persuadé que le maintien se jouera à Saint-Étienne à la dernière journée. Sauf si bien sûr, d'ici-là, VA se retrouve systématiquement dans la peau du favori. Auquel cas on ne pourrait pas s'empêcher d'y voir quelque chose comme un bon signe.RICHARD GOTTE
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