Au coeur d'une actualité brûlante, entre l'affaire Chapron et le très probable départ d'Antoine Kombouaré au PSG, Francis Decourrière livre ses vérités et ses ambitions. Le président du VAFC reconnaît des excès mais ne regrette pas de dénoncer des injustices.
- Dans l'affaire Chapron, vous ne vous êtes pas exprimé depuis votre colère après le match. Qu'en pensez-vous avec le recul ?
« Sur la forme, je regrette bien entendu d'avoir été excessif. Et j'assumerai devant toutes les instances où je serai convoqué. Sur le fond, je ne regrette rien. J'ai protégé mes joueurs qu'on voulait faire passer pour des menteurs alors qu'ils ont eu le courage de dénoncer un comportement anormal. C'est insupportable. Dans son rapport, M. Chapron dit qu'il a été victime d'un complot. C'est une plaisanterie ! Quel complot ? Pour quoi faire ? On n'est pas dans une série télé là, il faut être sérieux ! Qui peut croire ça ? Les joueurs, eux, ne sont pas machiavéliques. Pas toujours irréprochables, mais pas machiavéliques. Dans cette histoire, ce sont eux les victimes. Il fallait les voir hors d'eux et sans possibilité de se défendre dans les vestiaires. Ils n'avaient jamais connu ça. »
- M. Chapron veut porter plainte contre vous...
« M. Chapron peut porter plainte, c'est son droit. Et j'irai le regarder droit dans les yeux au tribunal. J'aurai beaucoup de choses à dire. De notre côté, nous nous réservons aussi la possibilité de porter plainte contre lui. Il se dit sali mais nous a salis le premier. »
- Avez-vous le sentiment d'avoir choqué ?
« J'étais en colère. Il fallait réagir même si je ne suis pas fier de certaines paroles, je le redis. Mais que voulez-vous, quand la coupe est pleine il faut bien qu'elle déborde. Je suis passionné. Pour ma famille, mon club et ma région, j'irai au combat jusqu'au bout. Dès qu'on y touche, je monte au créneau. Je ne sais pas si j'ai choqué mais j'ai en tout cas reçu beaucoup de coups de fil de présidents qui m'ont dit que j'avais raison et m'ont apporté leur soutien. »
- Les arbitres sont réunis en séminaire avant les deux dernières journées. Grâce à vous ?
« Je n'ai pas cette prétention. Face à Bordeaux, on ne discute pas le résultat mais l'attitude d'un homme qui nous humilie. Malheureusement, il faut forcer le trait pour être entendu. Que croyez-vous, si je ne m'emporte pas, on passe à la suite sans y revenir. Vous trouvez ça juste ? Là au moins, ça fait débat. Nous avons des efforts à faire pour toujours mieux respecter l'arbitre, mais qui peut accepter son infaillibilité alors que les autres acteurs du foot doivent baisser la tête toutes les semaines en Commission de discipline ? Les arbitres peuvent se tromper, enfin le moins possible, mais ils ne peuvent pas mentir ou faire de la provocation, ce que je n'imaginais même pas possible. »
- Comment vivez-vous le probable départ d'Antoine Kombouaré ?
« Je peux comprendre mais je suis déçu. On ne peut pas estimer quelqu'un, faire des projets avec lui pour l'avenir et se réjouir quand il se sent partir. Mais ce n'est pas encore le moment d'en parler. Je suis très concentré sur le match face à Paris qu'on doit gagner pour se maintenir en beauté et obtenir le meilleur classement. Le plus important, c'est le groupe. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain et ils veulent gagner pour remercier le public qui ne les a jamais lâchés, même dans les moments difficiles. En fait, cette saison m'a donné confiance. Nous sommes solides car nous ne sommes pas seuls. Je trouve que notre public est de plus en plus fort. J'ai hâte de le voir à l'oeuvre dans le nouveau stade. »
- Qui sera le prochain entraîneur ?
« Je ne vais pas vous donner de noms. Pour l'instant Antoine est toujours là. Ce qui est sûr, c'est que les offres de service pleuvent et que la réflexion est engagée car je veux que VA connaisse l'identité de son entraîneur avant la fin du championnat. Vous savez, nous sommes attractifs et je suis persuadé qu'avec ce groupe amélioré, nous serons ambitieux la saison prochaine. »RICHARD GOTTE
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