Ça ne pouvait pas plus mal commencer. VA, qui va croiser Lyon, le PSG et Toulouse en août, s'est déjà mis la pression en tombant dans le piège nancéien. Joueuse mais naïve, l'équipe de Montanier a donné le bâton pour se faire battre.
Au foot comme au rugby, il existe des fondamentaux à respecter pour être compétitif. Samedi, le nouveau Valenciennes a un peu oublié cette règle, ce qui lui a valu de s'incliner lourdement face à un Nancy qui n'a pas commis les mêmes erreurs. Venus pour défendre et contrer, les Lorrains ont convenablement rempli la première tâche et ont excellé dans la seconde pour s'emparer des trois points et prendre d'entrée une bonne dose de confiance.
VA, lui, a déjà un léger doute, car il a chuté devant son public dans ce stade Nungesser où il avait pourtant pris la bonne habitude de tout de suite faire la différence ces deux dernières saisons. Il n'est pas complètement passé à côté de son match, car aux points, c'est sans doute lui qui aurait mérité de s'imposer. Mais au foot, les points, ça ne sert à rien. L'ASNL a converti trois de ses cinq occasions, quand Valenciennes n'a fait mouche qu'une seule fois malgré une dizaine de tentatives, dont deux poteaux et un penalty manqué. « Un tel manque de réussite est tout de même assez rare dans un match de football », a adouci Philippe Montanier, qui était surtout très déçu pour ses joueurs qui n'ont « pas été récompensés de leurs efforts ».
Il reste que Valenciennes s'est un peu illusionné en tentant de faire du jeu avec beaucoup d'enthousiasme tout en prenant beaucoup de risques. On doit sans doute considérer qu'il n'est pas encore complètement prêt.
Son inefficacité offensive est à relativiser, car il a trouvé le chemin des filets et a su appliquer des séquences de pression très intenses auxquelles tous ses adversaires ne résisteront pas. Derrière, en revanche, il fut très naïf et bafoua les fameux fondamentaux en jouant par moments sans assez de rigueur. Le 4-3-3 installé par le staff n'autorise pas de jouer à la baballe trop bas face à une équipe regroupée qui cherche à récupérer haut pour contrer.
Comme toujours et sans beaucoup de recul, beaucoup de questions se posent après cette entame manquée. « Il faut gagner quand ça se présente et je pense qu'il y avait la place », a regretté Nicolas Penneteau, qui sait que les points valent chers. Privé samedi de quatre cadres (Bisevac, Rafael, Audel et Pujol), le club nordiste est conscient qu'il a une vraie marge de progression, mais pas beaucoup de temps devant lui dans un championnat où on tire des enseignements à chaque journée. Samedi à Lyon, le nouveau VA de Philippe Montanier ne devrait ainsi récupérer que Bisevac, sera privé de Penneteau et sans doute invité à découvrir le premier, à Gerland, la détermination des joueurs de Claude Puel. L'occasion pour lui de serrer à son tour les lignes comme les dents. Avec du réalisme.RICHARD GOTTE
"la voix du nord"