Montanier et Guyot, deux bizuths gourmands avant le premier derby

|  VALENCIENNES - BOULOGNE |

Entraîneurs novices en L1, Philippe Montanier et Laurent Guyot, le néo-Valenciennois et le néo-Boulonnais, auront à écrire demain les premières pages d'un derby inédit à ce niveau, le premier d'une série de douze cette saison pour la première région de foot en L1. Pour les deux techniciens, qui en ont vu d'autres comme joueurs, les bonnes relations entre les clubs devraient favoriser un combat loyal et festif. Regards croisés.

> Guyot plante le décor. - « Un derby c'est toujours un contexte particulier, tout au moins dans l'approche. Il y a cette proximité qui fait que la rivalité est plus importante », estime le Boulonnais. Pas question toutefois pour lui de s'aventurer plus loin : « Maintenant, c'est un match comme les autres qui peut rapporter trois points. » « Surtout les trois points », insiste son homologue valenciennois. Pour Philippe Montanier, qui veut avant tout signer une première victoire devant son public, le côté passionnel du derby passe au second plan.

> Montanier témoin privilégié. - Puisque le nouvel entraîneur valenciennois et l'ancien entraîneur boulonnais ne font qu'un, son avis sur le climat du match compte double. « Il y a beaucoup de fraternité entre les deux clubs, beaucoup de similitudes au niveau de l'état d'esprit et de la ferveur des supporteurs. Je pense que c'est un derby qui sera appréciable sur ce plan-là. » Pour Montanier, ça devrait aussi très bien se passer sur le terrain : « Les joueurs des deux équipes s'apprécient et se respectent beaucoup. » « Il faut rester dans la rivalité sportive et saine, prolonge Guyot. Et je pense qu'on est dans une région où ces valeurs ont beaucoup de sens.» 

> Guyot et la motivation. - « Dans cette notion de derby, il y a aussi une notion de rivalité qui peut pousser les gens à se surpasser », pense le Boulonnais. Est-ce pour autant plus simple de se motiver ? « Je ne sais pas. C'est peut-être une motivation particulière. Mais vous savez, la semaine d'après on jouera Bordeaux et trois jours après Paris. Je pense que les joueurs seront aussi très motivés naturellement. » Les Valenciennois, qui n'ont pas encore pris un point à Nungesser, devraient aussi ne pas manquer de détermination.

> Montanier gère la pression. - Vainqueur la saison dernière de ses deux derbys en L2 face à Lens (3-1 à la « Libé », 0-1 à Bollaert), le Valenciennois dit ne pas craindre les derbys et même se nourrir de l'ambiance. « C'est le genre de match qu'on aime jouer », dit-il. Le duel face à son ancien club ne l'inquiète pas au-delà du challenge sportif. « Vous savez, j'ai aussi joué à Saint-Étienne. Et Saint-Étienne - Lyon, ce n'est pas mal non plus comme derby... », rappelle-t-il avec encore de vraies images de couteaux tirés dans les yeux.

> Guyot dans la malle aux souvenirs. - « Moi, les gros derbys que j'ai pu connaître, ça va paraître bizarre, mais c'était les Nantes - Bordeaux. La rivalité, elle existait, là. Je me souviens d'une interview de Christophe Dugarry qui disait la même chose, que le derby, ce n'était pas face à Toulouse mais face à Nantes. On disait le derby de l'Atlantique... C'était toujours des matchs accrochés mais aussi, ce qui est intéressant, avec un engouement populaire important. On rêve tous de matchs avec du monde, de l'ambiance, de l'incertitude... » À VA - Boulogne d'écrire sa propre histoire.

YANN DUPLOYE ET RICHARD GOTTE

"lavoixdunord.fr"