La première victoire valenciennoise à Nungesser cette saison attendra. Hier, Boulogne s'est accroché comme un chef dans le derby pour arracher un point sur la fin alors que son adversaire pensait avoir fait le plus difficile (1-1). VA retrouve ses doutes, et l'USBCO, elle, continue d'avancer.
C'était sans compter sur la foi de joueurs maritimes enthousiasmants, qui ont su se faire violence au lieu de plonger pour revenir à hauteur, sur un contre éclair, spécialité de la maison. Comme un symbole, c'est le gamin Damien Marcq qui envoya le vétéran Daniel Moreira aller cueillir cette égalisation providentielle (1-1, 83e).
« Vous imaginez bien que je suis satisfait du résultat, compte tenu du fait qu'on a été menés au score et qu'on a été copieusement dominés en seconde période », apprécia Laurent Guyot.
« S'il fallait un vainqueur aux points, on aurait pu être celui-là. Mais pour une fois que nous avions pris l'avantage, je pensais que nous serions plus hermétiques sur la fin », jugea quant à lui Philippe Montanier, marqué par la contre-performance de son équipe qui a laissé échapper un match qu'elle tenait enfin.
Car VA, pour arriver jusqu'à faire craquer la digue boulonnaise, avait dû s'employer. Son manque d'efficacité lui a encore joué des tours. « Il ne faut pas toujours se cacher derrière le manque de réussite, reconnut Montanier. On a manqué d'adresse. Il y a eu trop de frappes non cadrées. » En début de match, le scénario suivit à la lettre ce que chaque spectateur attendait. VA mit la pression et tenta d'emballer les débats, tandis que l'USBCO se recroquevillait devant sa surface pour mieux jouer le contre. Elle aurait d'ailleurs tort de s'en priver, car sa maîtrise en la matière est assez remarquable. Un axe Lachor - Touré serein comme un duo de moines bouddhistes, une relance qui ne tergiverse pas et cherche tout de suite les flèches devant. VA faillit déjà y laisser des plumes quand Cuvillier fut rattrapé in extremis par Mater (17e) puis quand Thil se présenta face à Ndy Assembe (25e). Le gardien fut de nouveau décisif mais Nungesser trembla.
De même, ce fut chaud côté droit sur une remise intelligente de Moreira qui mit le feu dans la surface (33e). Ces Boulonnais n'étaient pas là pour se faire manger et leur tranquillité en défense ne cessa d'impressionner, même si VA réussissait parfois à pilonner dangereusement. Audel mit une tête dessus (20e) puis se troua seul face au gardien (24e) avant une belle parade de Valverde (37e ).
Après la pause, Cuvillier faillit toucher au but sur un contre qui se termina par un petit ballon venant mourir au ralenti sur le poteau (48 e). VA attrapa lui aussi un montant sur une frappe d'Audel déviée par Samassa (51e). Cette révolte impulsa un long monologue, où les hommes de Montanier firent ce qu'il fallait pour faire plier la défense maritime. Samassa (52e), Bong (53e ), Danic (55e) firent monter la température.
Puis Audel fut contré à bout portant (67e) avant d'envoyer sa tête sur la barre (69e). Le but de Pujol, qui venait d'entrer en jeu, arriva alors comme une récompense, tandis que les Boulonnais semblaient asphyxiés. C'était sans compter sur l'air de la mer emmené dans le sac pour un second souffle et cette fâcheuse tendance valenciennoise à se mettre à l'erreur, à tendre la joue. Daniel Moreira, en père fouettard, s'est hier souvenu malicieusement de ses premiers pas de footballeur à Nungesser.PAR RICHARD GOTTE