17 novembre 2006
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MARSEILLE - VALENCIENNES, J – 2 Treize ans après, les deux équipes se retrouventdimanche, pour la première fois, au stade Vélodrome, dans un match à la sonorité particulière...
Ce n’est pas tout à fait le VA - OM de « l’affaire », puisque les deux équipes se retrouveront dimanche au stade Vélodrome de Marseille. Ce sera donc un OM - VA. Mais treize ans après, ce match sonnera tout de même d’une manière très particulière à certaines oreilles...
Sur le terrain, il ne faudra pas chercher les revanchards. Le 20 mai 1993, jour du match par lequel le scandale est arrivé, Cédric Carrasso, le gardien marseillais, avait onze ans. C’est à peu de choses près le même cas pour les Valenciennois José Saez ou Sébastien Roudet, par exemple.
En cherchant bien, on peut retrouver Jean-Philippe Durand, milieu de terrain de l’OM et de l’équipe de France, à l’époque, qui est aujourd’hui responsable de la cellule de recrutement à Marseille, mais c’est bien tout.
Alors, tant à Valenciennes qu’à Marseille, on dit bien fort que « ce match n’a rien de particulier », et il ne fait aucun doute que ce sera vrai dès que le coup d’envoi en aura été donné.
Avant cela, on ne pourra pas empêcher les supporteurs des deux camps de se souvenir de ce match de 1993, qui ne devait rien avoir de particulier, lui non plus, mais à cause duquel tout le football français a vacillé sur ses bases pendant quelques mois.
Dérisoire
Parce que Jean-Jacques Eydelie a transmis, la veille du match, sur le parking d’un hôtel, une enveloppe contenant 250 000 francs à l’épouse de Christophe Robert ; parce que Jacques Glassmann n’a pas accepté le marché indigne de la corruption ; parce que Boro Primorac, son entraîneur, est aussi un type honnête qu’on n’achète pas d’un boniment de coin de table ; pour toutes ces raisons, la France du football – et même au-delà – s’est emballée pour ce qui restera comme l’une des pages les plus sombres et les plus ridicules de son histoire.
Car enfin, c’est bien pour un peu plus de 80 000 F chacun que deux joueurs étaient prêts à trahir. Et la dérisoire tranquillité avec laquelle cette affaire a été montée, de quelques coups de fils rapides entre deux hôtels, laisse encore aujourd’hui le doute. Combien de fois, avant celle-là, d’autres enveloppes sont-elles passées de mains en mains ?...
Celle-là, retrouvée par la police dans un jardin du Périgord, cachée sous quelques poignées de terre par un Christophe Robert soudain aux abois, a marqué le déclin de deux clubs qui n’avaient pourtant pas grand chose en commun.
Valenciennes venait d’accéder à la première division et n’a fait qu’y passer. Après ce match-là, son effectif amputé, l’équipe de Boro Primorac n’a plus jamais été la même et on dit encore aujourd’hui, du côté de Nungesser, que sans cette affaire, l’USVA serait encore bien vivante.
L’OM, en revanche, était au sommet de sa gloire. Quelques jours plus tard, joyau de l’ère clinquante de Bernard Tapie, la Coupe d’Europe des clubs champions lui revenait face au prestigieux Milan AC. On a encore les images en mémoire.
Jusqu’à la Santé
Ce qu’on n’a pas vu, ce jour-là, ce sont les larmes de Jean-Pierre Bernès, qui savait déjà que la justice s’activait en coulisse. Il ne connaissait pas encore le juge Beffy ni le procureur de Montgolfier, mais il avait bien senti le danger.
« Je ne veux pas payer pour tout le monde », a-t-il glissé ce soir-là aux oreilles de Tapie. Il a juste payé sa part. Et le patron de l’OM n’a pas échappé à la sienne. C’est bien cette affaire-là qui l’a conduit jusqu’à la prison de la Santé, lui l’ancien ministre de François Mitterrand qui n’avait pas hésité à emmener dans sa galère Jacques Mellick, autre ex-ministre de la République. Sombre et ridicule, on vous dit...
PAR ÉRIC DUSSART
"lavoixdessports.com "
Ce n’est pas tout à fait le VA - OM de « l’affaire », puisque les deux équipes se retrouveront dimanche au stade Vélodrome de Marseille. Ce sera donc un OM - VA. Mais treize ans après, ce match sonnera tout de même d’une manière très particulière à certaines oreilles...
En cherchant bien, on peut retrouver Jean-Philippe Durand, milieu de terrain de l’OM et de l’équipe de France, à l’époque, qui est aujourd’hui responsable de la cellule de recrutement à Marseille, mais c’est bien tout.
Alors, tant à Valenciennes qu’à Marseille, on dit bien fort que « ce match n’a rien de particulier », et il ne fait aucun doute que ce sera vrai dès que le coup d’envoi en aura été donné.
Avant cela, on ne pourra pas empêcher les supporteurs des deux camps de se souvenir de ce match de 1993, qui ne devait rien avoir de particulier, lui non plus, mais à cause duquel tout le football français a vacillé sur ses bases pendant quelques mois.
Dérisoire
Parce que Jean-Jacques Eydelie a transmis, la veille du match, sur le parking d’un hôtel, une enveloppe contenant 250 000 francs à l’épouse de Christophe Robert ; parce que Jacques Glassmann n’a pas accepté le marché indigne de la corruption ; parce que Boro Primorac, son entraîneur, est aussi un type honnête qu’on n’achète pas d’un boniment de coin de table ; pour toutes ces raisons, la France du football – et même au-delà – s’est emballée pour ce qui restera comme l’une des pages les plus sombres et les plus ridicules de son histoire.
Car enfin, c’est bien pour un peu plus de 80 000 F chacun que deux joueurs étaient prêts à trahir. Et la dérisoire tranquillité avec laquelle cette affaire a été montée, de quelques coups de fils rapides entre deux hôtels, laisse encore aujourd’hui le doute. Combien de fois, avant celle-là, d’autres enveloppes sont-elles passées de mains en mains ?...
Celle-là, retrouvée par la police dans un jardin du Périgord, cachée sous quelques poignées de terre par un Christophe Robert soudain aux abois, a marqué le déclin de deux clubs qui n’avaient pourtant pas grand chose en commun.
Valenciennes venait d’accéder à la première division et n’a fait qu’y passer. Après ce match-là, son effectif amputé, l’équipe de Boro Primorac n’a plus jamais été la même et on dit encore aujourd’hui, du côté de Nungesser, que sans cette affaire, l’USVA serait encore bien vivante.
L’OM, en revanche, était au sommet de sa gloire. Quelques jours plus tard, joyau de l’ère clinquante de Bernard Tapie, la Coupe d’Europe des clubs champions lui revenait face au prestigieux Milan AC. On a encore les images en mémoire.
Jusqu’à la Santé
Ce qu’on n’a pas vu, ce jour-là, ce sont les larmes de Jean-Pierre Bernès, qui savait déjà que la justice s’activait en coulisse. Il ne connaissait pas encore le juge Beffy ni le procureur de Montgolfier, mais il avait bien senti le danger.
« Je ne veux pas payer pour tout le monde », a-t-il glissé ce soir-là aux oreilles de Tapie. Il a juste payé sa part. Et le patron de l’OM n’a pas échappé à la sienne. C’est bien cette affaire-là qui l’a conduit jusqu’à la prison de la Santé, lui l’ancien ministre de François Mitterrand qui n’avait pas hésité à emmener dans sa galère Jacques Mellick, autre ex-ministre de la République. Sombre et ridicule, on vous dit...
PAR ÉRIC DUSSART
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saison 2006-2007