Pas le temps de ruminer, VA doit se remettre en selle après son échec au Mans s'il ne veut pas s'engluer dans le ventre mou. Ce soir, Auxerre pourrait donc faire les frais d'un sursaut d'orgueil, comme Monaco il y a dix jours. On l'espère...
Il y a des réveils plus difficiles que d'autres. Trois jours après la défaite au Mans, samedi (2-1), la frustration de Philippe Montanier est encore palpable. D'ordinaire imperturbable, le coach du VAFC a laissé éclaté sa colère... et le banc de touche manceau en a pris un sacré coup, son plexiglas ayant volé en éclats ! « Je me demande si je ne lui ai pas rendu service car le plastique ne tenait pas bien, il fallait le réparer » , plaisante-t-il aujourd'hui. Calmé, oui, mais encore chagriné. « On a toujours la haine après une défaite. Et ce match, on ne doit pas le perdre, il se joue sur un coup de dé (un coup franc sévère en faveur des Sarthois à la 94e, ndlr). Si on avait ramené un point, j'aurais été déçu, on n'en prend pas du tout, c'est pire... ». Et d'insister : « Je ne commenterai pas l'arbitrage mais, à Nice (3-2, ndlr), c'est la couleuvre qui était difficile à avaler et là, les araignées ! » Cette défaite inattendue est d'autant plus malvenue qu'elle éjecte VA du podium pour une huitième place moins confortable et, aussi, moins médiatique. Le championnat de France n'a jamais été si âprement disputé (cinq points séparent le deuxième, Montpellier, du dixième, PSG). Philippe Montanier assure pourtant avoir rapidement tourné la page : « La contrariété est vite passée car la perspective du match contre Auxerre a pris le dessus » .
Pas le temps de ruminer en effet puisque ce soir, les Nordistes reçoivent Pedretti and co pour le compte de la 11e journée, décalée. Un enchaînement digne des clubs européens, qui ne semble pas déplaire aux Valenciennois. « Ça nous permet de passer à autre chose, vite.
Et puis, on privilégie la compétition, c'est pour ça qu'on joue au foot », explique Grégory Pujol, comme l'a fait son entraîneur quelques minutes avant, dans un style très personnel : « Vous savez, on préfère jouer que s'entraîner donc on est content d'enchaîner. En plus, on ne fait pas grand-chose à l'entraînement » (sourire).
Sacré Philippe ! On imagine au contraire qu'avant de recevoir ce sérieux concurrent qu'est l'AJA (cinquième avec 27 points, soit un de plus que VA), le coach a redoublé de consignes et d'exercices tactiques. « C'est vrai qu'Auxerre est une équipe très complète et presque sans faille. Elle est hyper rigoureuse défensivement, incisive devant et Pedretti mène parfaitement le jeu ».
Ce soir, le danger viendra de partout et les Valenciennois se devront donc d'être plus vigilants, mais aussi plus performants qu'ils ne l'ont été au Mans où leur domination s'est révélée stérile. Mais qu'on se rassure, les grands devins, habitués aux feuilles de thé et autre marc de café, prédisent une belle soirée à VA, qui s'illustre actuellement par son irrégularité. « Après la pluie, vient le beau temps », dit l'adage. « Alors demain (ce soir), le coup est assuré », s'amuse le technicien, qui hésite même à « aligner l'équipe réserve ! » (rires).
KARIN SCHERHAG
"Nord éclair"