Finalement, même sans jouer, VA ne s'en sort pas si mal.
Privé de match samedi sous le déluge, l'équipe de Philippe Montanier n'a perdu qu'une place lors de cette 13e journée. Samedi, elle ira batailler à Nancy avec au moins deux certitudes : le match aura lieu à coup sûr, puisque Marcel-Picot a désormais une pelouse synthétique et son adversaire, battu ce week-end à Bordeaux dans la polémique (2-1), voudra absolument s'imposer pour lui céder sa place en cette zone de relégation qui n'est plus qu'à un point.
Les Nordistes ont aussi le confort moral de considérer qu'ils disposent d'un joker avec ce match en retard que la Ligue cherchera à placer au plus tôt (mercredi 1er décembre ?). En attendant, ce réaménagement forcé les obligera à disputer samedi leur huitième match de la saison à l'extérieur (une victoire, quatre nuls, deux défaites), pour seulement cinq (deux victoires, deux nuls, une défaite) à Nungesser. Voilà qui entretient l'idée d'un déséquilibre dans le bilan et incite à la prudence du jugement.
Pour revenir au VA - Saint-Étienne reporté, il faut saluer l'arbitre Nicolas Rainville, qui a eu la sagesse de sauver un match de la noyade après une large consultation des acteurs. Sitôt la bâche enlevée, la pelouse de Nungesser montra en effet des signes de saturation inquiétants. Et en pleine alerte orange, alors que tous les fossés du Hainaut débordaient, le terrain fut vite inondé. Dès l'échauffement, le ballon ne parvenait plus à rebondir en de nombreux endroits. « Ce n'était pas jouable et même dangereux », jugea Christophe Galtier, l'entraîneur stéphanois. « En plus, sur un tel terrain, il aurait suffi qu'un appui se dérobe pour qu'un joueur se blesse gravement », expliqua-t-il.
Le technicien fut vite d'accord avec Philippe Montanier pour convenir qu'il était plus raisonnable de s'abstenir. Les deux hommes échangèrent longuement et débordèrent même du cadre du match pour évoquer cette L1 ultra serrée, où personne ne respire vraiment.
Sans la pression du résultat, ils purent se détendre. « Pour une fois, on n'a pas perdu trop de ballons », souligna ainsi Montanier, très taquin.
Le technicien ne s'attarda pas non plus. Quarante-cinq minutes après le report officiel, il était de retour au Mont-Houy avec ses joueurs, pour remplacer le match par un entraînement sur le synthétique hors d'eau, ou presque.
RICHARD GOTTE