Dans la forme de sa vie, Grégory Pujol réalise à 31 ans une saison remarquable. Meilleur buteur de son équipe (douze réalisations), il porte également l'idée du beau jeu et d'une forme de tranquillité qui cadrent bien avec le club du Hainaut. Il confie ses impressions avant le match capital de ce soir face à Nancy.
- Est-ce votre meilleure saison ?
« Oui, je pense que c'est la plus accomplie à tous points de vue. En terme de matchs joués, de "stats". Je suis régulier. Et le staff me dit que je suis plus performant partout, en vitesse, en nombre de courses, techniquement, par rapport à la saison dernière. »
- Qu'est-ce qui a changé ?
« J'aborde les matchs de la même façon. C'est juste que j'ai progressé. Je suis plus précis et plus efficace. Ça me donne confiance et je tente plus, comme contre Arles avec le lob. Pour le reste, je suis le même. Je me sens bien dans le jeu. Quand je ne participe pas au jeu, je me sens inutile.
J'aime bien combiner, défendre, marquer aussi. Mais je ne peux pas attendre dans l'axe que les ballons arrivent. »
- Pas que buteur donc ?
« Non, je ne suis pas un serial killer... (rires) Je ne chiffre pas le nombre de buts à marquer, j'ai l'objectif du maintien, c'est tout. Et face au but, s'il y a une passe à faire à mieux placé que moi, je la ferai. On n'a pas une seconde pour réfléchir, mais je sais que je la ferai.»
- VA a-t-il une Pujol dépendance ?
« Non, pas du tout. Ça fonctionne en ce moment. Cette saison, je prends beaucoup de plaisir et j'ai la chance d'être souvent sur le terrain. À Nantes, au centre de formation, Loïc Amisse nous disait : "Un bon joueur, on le voit sur le terrain et sur la durée, pas sur un match et à l'infirmerie." Au niveau de l'hygiène de vie, j'essaie de mettre tous les atouts de mon côté. »
- Avez-vous peur d'un scénario à la Sedan, club avec lequel vous aviez marqué dix buts sans éviter la descente ?
« Non. Avec Sedan, on jouait bien, mais on prenait beaucoup de buts. Ici, il y a plus de qualité. »
- L'équipe est-elle inquiète ?
« Elle est concentrée. On a tous envie de faire des bons matchs, de pratiquer un bon football. On a du mal avec les résultats, mais on a aussi le sentiment de s'appuyer sur une bonne base. C'est rassurant, même si dans le foot, il n'y a pas de vérité. Ce n'est pas toujours le meilleur qui gagne et c'est parfois très frustrant. »
- Quel est le niveau d'urgence face à Nancy ?
« On est en manque de victoires, donc il faut gagner. On a la volonté de se mettre à l'abri le plus rapidement possible, sur les trois prochains matchs (Arles et Sochaux après Nancy). Mais il faut d'abord battre Nancy pour valoriser le point de Saint-Étienne. »
- Le nouveau stade vous stimule-t-il ?
« (Sourire) Bien sûr. C'est comme l'aspect humain quand les choses vont mal, c'est une source de motivation. On a des responsabilités envers le club et ses salariés. Après, nous les joueurs, c'est sûr qu'on attend l'inauguration avec impatience pour le plaisir de l'enceinte. Ce sera un moment important pour la ville, le public et les historiques comme Rudy (Mater) et José (Saez). »
- Vous aussi vous devenez un « historique »...
« Ah oui, quand même, c'est ma quatrième saison. »
- À la fin de la saison, il vous restera un an de contrat. Avez-vous le projet de prolonger ?
« On en discutera après, quand on sera maintenus. Mais bon, je suis très bien ici, ma famille aussi. Il y a beaucoup de paramètres qui expliquent ma réussite cette saison. On va discuter, mais il est clair que dans ma tête j'ai envie de prolonger. »
RICHARD GOTTE