À l'issue d'un derby disputé, la bonne affaire est pour Valenciennes. Grâce au partage des points, les joueurs de l'Escaut soufflent un peu plus et laissent leurs cousins sang et or s'étouffer à trois points derrière eux dans les profondeurs du classement.
Les présidents des deux clubs ont tranquillement discuté ensemble après le coup de sifflet final. Mais sûr que Francis Decourrière doit être, ce matin, beaucoup moins stressé que son homologue lensois Gervais Martel.
En répondant du tac au tac à des Lensois qui venaient juste d'ouvrir le score, en montrant ensuite suffisamment de concentration défensive, mais aussi une réelle supériorité technique, Valenciennes a engrangé un point précieux pour l'avenir. Il a surtout prouvé que sa place est pour l'instant bien en Ligue 1.
Solidement accrochés à leur treizième place, les joueurs de Philippe Montanier, même s'ils furent moins tranchants que face à Lyon le week-end précédent, peuvent envisager la suite de leur opération maintien avec sérénité.
On ne dira malheureusement pas la même chose pour des Sang et Or qui ont raté une belle occasion de se donner une bouffée d'air au classement. Car la notion de derby entre deux clubs amis était bel et bien secondaire pour un Racing condamné à prendre un maximum de points dans son antre de Bollaert. La bande à Bölöni a pourtant eu son destin entre les mains après avoir ouvert le score par Jemaa (1-0, 37e). Ce but aurait dû délivrer une équipe plutôt heureuse de virer en tête alors que son jeu offensif avait été très pauvre jusque-là.
Mais Lens eut à peine le temps de savourer son but qu'il se retrouva presque aussitôt le nez dans le gazon. Les supporteurs du Racing venaient en effet à peine de se ras-seoir que Dossevi avait déjà douché leur enthousiasme (1-1, 39e).
Le derby, qui avait été jusque-là très avare de sensations fortes, venait de se jouer en deux petites minutes. Le temps pour Lens d'y croire, le temps pour Valenciennes de montrer qui était le mieux armé pour prétendre au maintien. Juste avant la pause, VA s'offrit d'ail- leurs une occasion énorme et Bollaert en tremble encore.
La suite des débats confirma l'impression d'ensemble. Si Lens ne désarma pas et partit régulièrement à l'abordage du but vaillamment gardé par Penneteau, ses assauts furent bien trop désordonnés, bien trop timides pour faire vaciller des Valenciennois bien en place et plus cohérents sur le plan collectif.
Hormis deux frappes cadrées de Sertic, dont une à plus de vingt-cinq mètres, les Sang et Or n'eurent guère d'occasions pour faire pencher la balance. À leur décharge, Valenciennes avait aussi choisi l'option verrouillage, et ne fut quasiment pas dangereux, sauf sur un sauvetage de Queudrue devant Ducourtioux (64 e).
À l'image de cette dernière tentative d'Eduardo, qui dévissa complètement sa frappe du gauche (90e), le RC Lens avait décidément trop de lacunes pour espérer mieux qu'un partage des points.
Si celui-ci n'enterre pas tous les espoirs, il n'incite toutefois guère à l'optimisme pour une équipe qui devra trouver d'autres ressources pour ne pas se faire manger tout cru samedi chez l'ogre parisien.
Pour VA, on n'ira peut-être pas jusqu'à dire que tous les voyants sont au vert, mais après les quatre points pris face à Lyon puis à Lens, on n'ose même pas imaginer que les joueurs de Philippe Montanier ne puissent transformer l'essai lors de leur prochain rendez-vous à Nungesser face à Brest.
PAR STÉPHANE CARPENTIER