Le derby a offert un bon nul (1-1), hier, dans un Nungesser qui a vu dix dernières minutes diaboliques. Lille pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score.
C'était sans compter sur un VA capable de s'arracher pour égaliser.
Le foot se joue souvent sur des détails. Hier, ce sont des rebonds qui ont influencé sur le cours de l'histoire. L'ouverture du score, consécutive à un magnifique mouvement de Sow qui « double flippa » la transversale puis le bras de Penneteau pour marquer (0-1, 86e), n'eut ainsi d'égale que l'égalisation pleine de réussite, sur laquelle Landreau « savonna » un coup franc de Mater pour la reprise de Pujol (87e).
Au score, comme dans l'infortune de défenses trompées dans la confusion, VA et le LOSC sont donc restés dos à dos jusqu'au bout. Le point fut pourtant diversement apprécié. Quand Montanier s'est dit « heureux vu le scénario » de gratter un point qui « sera peut-être important au final », et lui permet de remonter à la 11e place, Rudi Garcia, bloqué à la 8e, a fait la moue. « Frustration est le mot qui convient. On pensait pourtant que la réussite était revenue... » Les Dogues ont légitimement le droit d'être déçus au bout d'un match qu'ils ont copieusement dominé dans la maîtrise du ballon. VA, qui avait choisi de subir et de ne surtout pas laisser d'espace dans son dos, s'appliqua ainsi à défendre à dix dans son camp, Ducourtioux et Danic doublant souvent les latéraux dans leur couloir. VA aurait toutefois pu lui aussi juger la défaite cruelle, car s'il fut souvent obligé de courir après le ballon, il eut au moins autant d'occasions de marquer que son adversaire. Et au foot, c'est finalement un peu ce qui compte.
Avant le coup d'envoi de ce match engagé, l'explication commença par une scène de franche camaraderie. Deux entraîneurs qui papotent sur le même banc cinq minutes avant le coup d'envoi, c'est assez rare pour que Philippe Montanier et Rudi Garcia sentent les flashes crépiter.
Sur le terrain, très gras et que les joueurs sentiront dans leurs jambes ce matin, Lille montra vite qu'il était la meilleure équipe jouée par VA jusque-là, dixit Montanier. Dans chaque période, pourtant, les occasions s'équilibrèrent. Lors de la première, Lille aurait pu mener sur une frappe de Chedjou (17e ), Hazard fut contré par Gomis (28e), puis Penneteau repoussa une reprise de Gervinho avant que Danic ne se couche devant Debuchy (36e ), avec peut-être une main. VA avait répondu, avec cette fois un penalty très clair que M. Bien vit mal, puisqu'il ne siffla pas, non pas une mais deux mains de Debuchy sur un tir de Danic (21e). Landreau sortit ensuite un missile de Sanchez de sa lucarne (30e), puis Bisevac mit à côté une tête à bout portant (31e), avant que Danic, servi par Ducourtioux, ne perde son face-à-face avec Landreau (37e). Après la pause, le LOSC reprit le ballon, mais c'est une tête de Sanchez qui dégagea le plus gros frisson (61e). Ça batailla ensuite très dur, avec des frappes de Cabaye (71e) et Frau (79e), mais aussi de Ducourtioux (78e). Annonciateur d'un emballage final réussi. Enfin pas tout à fait pour Lille, qui toucha le poteau par Sow (90e+1) pour sortir avec le plus de regrets.
RICHARD GOTTE