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Antoine Kombouaré avait raison. Ce match était un piège et si les Valenciennois n’y sont pas tombés, ils le doivent d’abord à leur défenseur-kamikaze Rippert qui, en venant dégager de façon héroïque un ballon morbihanais qui ne demandait qu’à finir sa course au fond des filets, évita une catastrophe.
Autant dire que ce fut un match difficile et surtout très délicat à gérer en raison de la rigidité tactique de l’adversaire et de sa capacité à geler toutes les velléités adverses. Pour trouver leur bonheur, Flachez et ses amis auraient eu besoin, non pas d’un supplément d’âme car ils luttèrent d’arrache-pied, mais tout simplement d’un détonateur. Sans lumière, que pouvaient-ils faire face à un tel bloc ?
Faute d’espaces de vie de nature à favoriser les décalages, les Valenciennois s’étaient tout de suite ingéniés, sur la base d’un football vif et aéré, à enchaîner les attaques. Pour eux, c’était la meilleure façon d’exister dans un match que Lorient voulait verrouiller. Conséquence logique : la première demi-heure avait généré une foule de mouvements offensifs nordistes plutôt bien structurés et de cette saine pression étaient nées des esquisses d’actions tranchantes ; puis, très vite, de vraies possibilités de marquer (sauvetage de Morel devant Dufresne, 5e ; coup franc de Bezzaz relevé de la tête par Flachez, 15e ; centre perforant de Mater, 24e).
Être patients et surtout ne pas verser dans l’imprécision, notamment dans les phases de reflux… La stratégie valenciennoise était claire mais aussi difficile à appliquer tant le mode de travail des Lorientais recélait d’épines. Avancer dans ces conditions n’était vraiment pas simple. D’ailleurs, à force de courir après d’hypothétiques ouvertures, VA se retrouva parfois en manque de souffle et d’idées, un contre de Saïfi, suivi d’un centre pernicieux, validant l’impression que la mission des hommes de Kombouaré s’apparentait à celle d’un équilibriste. Évolution d’autant plus incertaine que dès le début de la seconde mi-temps, Lorient administra la preuve qu’en dépit de sa prudence, son potentiel en matière de créativité demeurait intact. À peine entré, Namouchi cingla plein axe pour décaler Abriel, VA ne devant alors son salut qu’à un jaillissement désespéré de Rippert sur la ligne de but (61e).
Peine perdue
Même si un corner de Bezzaz, détourné une fois encore de sa trajectoire par Flachez, emmena soudain Nungesser vers de doux rêves de rupture (64e ), il fallait bien admettre que la méthode valenciennoise avait manqué trop souvent de clairvoyance et surtout de cette touche d’inspiration tellement capitale dans des contextes aussi fermés. L’étincelle qui change tout. Le geste qui fait « tilt »… Privée de cette manne précieuse, l’équipe nordiste s’en remit à ses vertus morales pour tenter de bouger Lorient. Peine perdue.
Penneteau - M. Traoré, Ouaddou, Rippert (Dossevi, 78e), Flachez - Doumeng (Haddad, 65e), Paauwe, Matter, Bezzaz (Roudet, 72e) - Savidan, Dufresnes (cap.)
Equipe de Lorient :
Riou - Boutruche (Namouchi, 58e), Marchal (cap.), Ciani, Morel - Jallet, Ewolo, Mansouri, Abriel - Saïfi (Bourhani, 74e), Marlet