Penneteau : « On ne risque pas de s’embourgeoiser à Valenciennes »

Le gardien de but valenciennois disputera demain contre Lorient son 200^e match en Ligue 1. Il savoure sans excès « ce signe de longévité ». Et si tout a démarré en Corse contre un club breton (déjà), c’est sur l’Escaut que s’inscrit son avenir.

Le début. – « Dans des conditions particulières lors d’un Bastia - Rennes (0-1). Je remplace Éric Durand expulsé en première période. On joue à neuf contre onze en résistant jusqu’en fin de match. On prend un but assassin de Nonda. On avait compensé notre infériorité numérique avec le soutien du public de Furiani. On se souvient toujours plus facilement de son premier match que du deux centième. »

Identité corse. – « Je la revendique fortement par mon ascendance maternelle. Je suis né à Marseille mais c’est à Bastia que j’ai accompli toute la première partie de ma carrière. Bien sûr, il manque la famille, le soleil, la plage et les paysages. Mais je savais que mon métier m’amènerait à bouger. Je retournerai évidemment en Corse une fois ma carrière terminée. »

L’arrivée à VA. – « Le coach n’a pas été long à me convaincre. Il m’a parlé de la ferveur autour de ce club, des gens sains, de leurs qualités et de leur volonté de progresser. Je l’ai immédiatement ressenti puisque je me suis blessé avant la reprise 2006-2007 (rupture partielle du ligament du genou gauche). Tout le club s’est mis spontanément derrière moi. »

Intégration sociale. – « Ma venue dans le Nord m’a permis de découvrir d’autres cultures, de me confronter à d’autres horizons.
Ici, ce n’est pas difficile à vivre. La meilleure preuve ? Mes enfants ! Je remarque qu’ils se sentent immédiatement bien lorsqu’ils me rejoignent pendant les vacances scolaires. Presque tous les équipements culturels sont récents. Pour le théâtre ou les concerts, on est un peu handicapés en Corse !
J’aime beaucoup le jazz. J’ai pris un abonnement au Phénix même si je n’ai pas eu trop le temps d’y passer récemment à cause de l’enchaînement des matchs.»

Un risque d’embourgeoisement ? – « Nouveau stade, nouveau centre de formation… On ne sera pas tentés. Les dirigeants sont installés depuis longtemps. Ils veillent à ce que la simplicité reste une marque de fabrique. Dans leur recrutement, ils restent très attentifs à la mentalité du joueur. Sportivement, on ne se projettera pas trop vite. On pense s’installer parmi les bonnes équipes de L1 dans un délai de trois à cinq ans.
Bien sûr, le club évoluera. Mais les supporteurs resteront les mêmes… »

Quel avenir ? – « Tant qu’on peut continuer à grandir ensemble… Lorsque je signe dans un club, c’est d’abord en faveur d’un projet. Ici, on est motivés par la perspective de Nungesser 2 et du nouveau centre de formation. J’ai envie de connaître ça, de m’y investir. Pendant le mercato, j’ai entendu les bruits d’un intérêt du FC Barcelone pour pallier la blessure de son gardien remplaçant (Albert Jorquera). Mais je n’étais qu’un élément sur une longue liste de possibilités. Je ne me suis jamais pris la tête sur ce sujet. Dans le passé, on m’avait aussi envoyé au PSG puis à Nantes. Ces échecs m’ont appris à ne pas y croire tant que rien n’est concrétisé. »

FRÉDÉRIC RETSIN
"sports@lavoixdunord.fr"