On a vécu une soirée assez surréaliste hier soir sous les bourrasques de neige fondue : buts gags, coups de sang valenciennois, public au bord de la fracture avec ses joueurs et deux équipes qui lâchent lorsqu'elles croient contrôler la situation... À l'arrivée, ce nul ne fait avancer personne. Mais il reste au moins de la flamme à VA.
Ce matin encore, on n'est pas certain d'avoir tout compris. Et on n'est pas sûr non plus qu'il y ait grand-chose de compréhensible dans le fil d'une partie décousue qui a reflété le classement des deux équipes. Les Sochaliens (dix-huitièmes) ont progressé d'une place. Les Valenciennois (dix-neuvièmes) ont cédé leur lanterne rouge à la faveur de la différence de buts. Ils peuvent toujours apprécier l'effet psychologique conjugué à leur révolte après la pause. Mais on espère qu'ils sont aussi conscients d'avoir frôlé la fin des haricots. À la pause, on ne donnait franchement pas cher de leur peau.
En regagnant les vestiaires sous les huées, le VAFC n'avait pas encore fini d'encaisser le choc consécutif au premier but sochalien. Décrire la réussite d'Erding, c'est un peu comme s'écrouler les mains sur les côtes devant les pires gags de « Benny Hill » (voir ci-contre). Le désenchantement dans les tribunes ? C'était alors un minimum : Nungesser a sifflé son entraîneur, réclamé sa démission, s'est mis à chanter « Nous, ce qu'on veut c'est VA en L1 » sur l'air de Yellow Submarine, ressorti les tubes des deux premières saisons à ce niveau (« C'est notre meilleur joueur, Steve Savidan », « Chelle l'meilleur »), puis il s'est interrogé sur l'absence d'Abardonado au moment d'attaquer la seconde période.
Il faut croire que la rumeur lui été parvenue jusqu'aux oreilles. À cet instant, le défenseur valenciennois, à la responsabilité fortement engagée sur l'avantage doubiste, avait choisi de quitter le vestiaire et le stade à la pause. De son propre chef (voir ci-dessous).
VA s'est pourtant révolté. C'est à retenir. Si l'inexplicable renoncement de l'équipe sochalienne - plus à l'aise sur cette pelouse glissante - a contribué au retour des Hennuyers, l'entrée de Danic (46e) - peu à son avantage ces dernières semaines - et le réaménagement en 4-4-2 les ont ramenés dans le sens de la marche.
Les Valenciennois ont traversé un bon quart d'heure ponctué par des buts de Sæz (63e) et d'Audel (68e). « Après beaucoup de nervosité, l'équipe avait su mettre de la folie dans cette seconde période », constate Antoine Kombouaré. « À l'arrivée, ce partage est une énorme déception. » L'expulsion stupide de Lacourt a pesé sur une fin de match confuse qui aurait pu basculer dans l'un ou l'autre camp. Privat a évité le pire aux Francs-Comtois. Et VA s'en remet toujours au conseil d'aministration qui se profile mercredi soir.
FRÉDÉRIC RETSIN
"lavoixdunord.fr"