Il fut l'un des premiers à sortir du vestiaire valenciennois, attirant à lui les micros. La rumeur de transfert qui devait l'envoyer, un peu plus tard, du côté de l'AJ Auxerre ne s'était pas encore propagée.
Non, si les journalistes se ruèrent sur Gaël Danic, c'était pour qu'il raconte son but, « LA » véritable inspiration de la soirée sur la pelouse de l'Abbé-Deschamps. On jouait la 66e minute, et les Bourguignons ne donnaient pas l'impression de vouloir baisser la garde. L'attaquant gauche valenciennois s'en chargea seul, comme un grand. Il nous rejoue l'action : « Quand je contrôle, je m'aperçois que je suis tout seul. À ce moment du match, j'avais moins de jambes, je ne me sentais plus capable d'aller fixer la défense. J'ai eu une inspiration, ça nous a sauvés ce soir. » Pas faux vu la promptitude avec laquelle les Ajaïstes exploitèrent la faille, pour fendre l'armure nordiste trois minutes plus tard. L'inspiration dont parle Gaël Danic le poussa à déclencher une frappe des 35 mètres que ni Hengbart ni Sorin ne virent venir.
Ce but, le deuxième inscrit en deux matchs par le Breton, plante le décor d'une saison qui sonnera peut-être comme celle de la revanche après un exercice 2009-2010 qui l'a laissé sur sa faim. L'intéressé le répète à l'envi : « Je n'ai pas fait la saison qu'il fallait. » Désormais « débarrassé » de Johan Audel, que Philippe Montanier aimait installer dans son couloir, familiarisé avec un système en 4-3-3 qui n'est pas forcément le plus adapté à ses caractéristiques, il a les clés pour redevenir le joueur décisif qu'il était en L2, à Troyes. Avec ces deux réalisations, il a déjà fait aussi bien qu'en 2009-2010 (en 29 apparitions). À cette différence près que « mes buts au moins ne sont pas vains cette année ».
La saison dernière, ils n'avaient servi qu'à accompagner des défaites valenciennoises, au Mans (2-1) où l'équipe s'était laissée piéger dans les arrêts de jeu lors de la 17e journée, et à Lorient (3-2) pour clore les matches aller. Maintenant, quand Gaël Danic marque, VA terrasse l'OM (3-2) à Nungesser, puis va chercher le partage des points à Auxerre. Et si ce signe positif que perçoit le Rennais de coeur l'était tout autant pour le VAFC ?
SÉBASTIEN CHÉDOZEAU