Ils sont quatre désormais à se bagarrer pour une place en défense centrale. Parmi eux, Rafael Schmitz, de retour après quatorze mois d'infirmerie, et Nicolas Isimat-Mirin, l'une des révélations de la saison. Portraits croisés...
Longtemps décimé par les nombreuses blessures, le groupe valenciennois qui a compté jusqu'à douze absents simultanés, est aujourd'hui plus étoffé que jamais. Et la concurrence y fait logiquement rage. La preuve en défense centrale où quatre joueurs se disputent une place de titulaire depuis l'éclosion du jeune Nicolas Isimat-Mirin et le retour tant espéré de Rafael Schmitz, éloigné des terrains pendant 14 mois qui ont semblé interminables. « J'ai cru que je ne pourrais plus jamais jouer au football. Ça a vraiment été très dur à vivre. Mais je pense que cette expérience va me rendre plus fort. Je connais mieux mon corps maintenant, je sais ce qu'il faut faire », a-t-il confié juste après son retour en L1, couronné d'une victoire contre Brest (3-0, le 13 février). Ovationné par le public de Nungesser, il n'a pas caché son émotion : « Ça fait grave chaud au coeur ! » Entre le gamin de 19 ans, élevé en région parisienne, impétueux et pétri de talent, propulsé du centre de formation à l'équipe première mais toujours stagiaire (il signera son premier contrat pro le 15 juillet prochain), et le Brésilien de 30 ans, bientôt papa, joueur d'expérience au sang-froid et au jeu de tête reconnus par ses pairs, passé par Lille (entre 2001 et 2007) et Birmingham City, un dénominateur commun : leur poste de défenseur au VAFC. Mais aussi, la farouche envie de grappiller du temps de jeu. « Je ne veux pas être juste dans le vestiaire alors je travaille beaucoup, je demande des conseils aux "anciens", je suis sérieux... Même si je sais qu'il y a une hiérarchie et que je suis toujours le remplaçant », explique "Isi", avec une étonnante maturité. « Mes parents sont là pour me remettre les pieds sur terre et me rappeler d'où je viens, sourit-il.
Il y a tout juste un an, j'étais dans les tribunes, je regardais les pros jouer, j'étudiais les placements de Bobo (Baldé) et Milan (Bisevac) en me demandant ce que je pourrais apporter... ».
Titularisé trois fois par Philippe Montanier, présélectionné en équipe de France espoirs, Nicolas Isimat-Mirin attend patiemment son heure. « Je suis déjà content d'être dans les petits papiers du coach et je me dis que mon tour viendra ». Même objectif pour « Rafa » qui bosse dur pour revenir à son meilleur niveau. Celui qui faisait de lui un cadre indiscutable et le capitaine de VA avant cette fichue pubalgie. « Je ne suis pas encore à 100% mais je vais y arriver. Quand j'ai des objectifs, je vais jusqu'au bout ! ».
Déterminé à tout faire pour reprendre sa place de titulaire, il se verrait même prolonger sa carrière d'une ou deux saisons : « J'aimerais jouer pendant encore cinq ans. Si mon corps suit, l'envie sera là, c'est certain. Je suis un fou de foot. Quand j'ai retouché le ballon, je me suis dit : "c'est ce genre de moments que je veux vivre encore et encore. J'aime trop ça". Et après ce long arrêt, c'est comme une seconde carrière qui commence pour moi » .
Et un sacré casse-tête pour Philippe Montanier qui a désormais l'embarras du choix pour composer sa charnière centrale. Bisevac, Angoua, Isimat-Mirin, Rafael ? « Ça, c'est un problème de riche et croyez-moi, c'est très plaisant », avoue le coach. Et bizarrement, on le croit sur parole !
KARIN SCHERHAG > correspondante