Doucement mais sûrement, le prometteur attaquant camerounais Vincent Aboubakar s'impose à Valenciennes, profitant des blessures à répétition de l'habituel titulaire Grégory Pujol qui sera encore absent samedi à Marseille pour la 24e journée de L1.
Aboubakar, 20 ans, profite d'un temps de jeu inespéré pour lui en début de saison, dans l'ombre de « Greg » Pujol, meilleur buteur de VA en 2010-2011 (17 réalisations). Le Camerounais, son cadet de 12 ans, a déjà inscrit trois buts en 2012, dont celui de la victoire en 8e de finale de la Coupe de France face au tenant du titre, Lille (2-1).
« Je n'ai pas beaucoup joué l'an dernier. Là, je me sens de mieux en mieux. J'écoute beaucoup les coaches et je progresse », confie Aboubakar à l'AFP. Une évolution confirmée par un net gain de temps de jeu (12 titularisations déjà cette saison contre quatre en 2010-2011) mais loin d'être achevée. « Il fait des choses intéressantes, notamment à l'entraînement, explique l'entraîneur Daniel Sanchez. Des choses qu'il n'arrive pas toujours à reproduire, par manque de maturité et d'assurance. Il a du talent et une belle marge de progression ».
« Si le défenseur ne vient pas avec la volonté de le manger, il est foutu », lance son compatriote, le défenseur Gaëtan Bong. « Il va encore grandir et faire plus mal. Il est capable de gestes incroyables mais doit juste apprendre à gérer. Et ne pas trop se libérer car il est capable de tenter un coup du sombrero à l'entrée de notre surface! »
Arrivé du Cameroun à l'été 2010, le jeune homme a mis du temps à s'adapter et à s'ouvrir aux autres. Une époque qui semble révolue. « C'est quelqu'un de très réservé, qui ne va pas vers les gens et ça l'a desservi à son arrivée. Mais il a beaucoup d'humour. Aujourd'hui, il fait des blagues invraisemblables, capables de nous faire tomber par terre », glisse Bong.
« Je me sentais bien au Cameroun, et l'intégration n'a pas été facile. Mais aujourd'hui, je me sens bien à Valenciennes », assure Aboubakar, auteur de cinq buts toutes compétitions confondues. Oublié le joueur déprimé, place au buteur qui rugit après chaque réalisation. « Pour lui, marquer, c'est important. On le voit à ses réactions quand il marque. On a l'impression qu'il attend ça depuis longtemps », sourit Sanchez.
« J'ai toujours été comme ça, j'aime le but. Je vis l'action à fond car j'ai toujours envie de marquer », explique simplement l'attaquant. Explosif sur le terrain, il se montre plutôt travailleur et consciencieux à la ville. « Il n'est pas insouciant, assure Sanchez. Il se pose des questions, analyse ses matches et écoute tout ce qu'on peut lui dire ».
Un calme qui vient peut-être de sa foi, inébranlable. « Même si c'est moi qui prends les décisions sur le terrain, c'est Dieu qui décide. Je lui demande toujours de m'aider et d'aider l'équipe », confie le N.9 de VA. Sans doute prie-t-il également pour « retourner en sélection et tout faire pour se qualifier pour la prochaine CAN ». Avant de pouvoir rêver à « un grand club du championnat anglais ». « Mais je ne vais pas donner de noms car ils ne voudront plus de moi... »