16 novembre 2007
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AMICAL En prélude à son match contre l’Ukraine, la France affronte, ce soir (21 h) au Stade de France, le Maroc du capitaine valenciennois
Le Maroc a toujours été un adversaire qui a réussi à la France quand celle-ci l’affronta avant une échéance clé (1998, 2000). Sur le plan sentimental, l’opposition n’est pas neutre non plus, le football marocain ayant toujours été proche du nôtre. Huit joueurs évoluant dans les clubs français figurent d’ailleurs dans la sélection du Français Henri Michel, dont le Valenciennois Abdeslam Ouaddou.Plus qu’un banal entretien physique et psychologique à deux mois de la Coupe d’Afrique des nations, plus qu’une aération voulue par un entraîneur (Henri Michel) connaissant la maison pour l’avoir fréquentée naguère (1995-2000) mais souhaitant, pour d’évidentes raisons stratégiques, figer certaines certitudes, cet épisode forcément médiatique du Stade de France est d’abord un symbole fort aux yeux d’Abdeslam Ouaddou.
À un mois et demi de Noël, le grand Valenciennois au sourire abondant et aux gestes défensifs clairs aura le sentiment d’être déjà au pied du sapin en faisant le court voyage de Saint-Denis. « Jouer contre la France, c’est un beau cadeau pour le football marocain. J’espère que ce sera une grande fête. Sur le terrain, ça va bien se passer. Et dans les tribunes aussi. Il n’y aura pas de sifflets au moment de La Marseillaise (1) car les Marocains aiment le football et la France. »
Laboratoire
« Abdes » Ouaddou voit en tout cas, dans cette confrontation haut de gamme, une formidable opportunité pour le Maroc qui rêve d’avancées significatives et de stabilité. Au sein d’un football africain hypercréatif mais hélas toujours en manque de garanties à l’épreuve du temps, dans le jeu et les structures, son pays n’a pas encore trouvé les recettes qui lui permettraient de devenir durablement compétitif, tout en tirant la quintessence de ses immenses richesses personnelles.
Saint-Denis et les Bleus pourraient donc servir de base de renouveau, de laboratoire en vue de progrès ultérieurs pour un football encore en chantier.
Le récent retour aux affaires d’Henri Michel, qui avait mené le Maroc à la Coupe du monde en 1998, et qui avait su en exploiter toutes les potentialités, est une étape importante aux yeux du Valenciennois. Le choix de la France pour grandir, en est une autre.
« Jouer en France est un plus incontestable. J’y vois, de la part de nos dirigeants, une volonté de changer de cap. Quand j’avais dit non à la sélection (absence d’un an), je voulais simplement faire entendre ma voix. J’en avais marre de ces matchs amicaux sans relief qui n’apportaient rien. J’ai beaucoup de respect pour le football africain mais il est clair que si l’on veut changer les choses, il faut s’inspirer de ce qui se fait de mieux en Europe.
Par rapport à ce que l’on veut développer au Maroc, venir à Saint-Denis est très important. Le problème avec le football africain, c’est de trouver la stabilité. On est en effet toujours influencé par les résultats. Une défaite, deux défaites et on vous vire ! J’espère qu’il y a eu chez nous une prise de conscience. Le fait qu’on ait rappelé Henri Michel est un signe encourageant. Au Maroc, on le respecte et il a l’avantage de bien connaître notre football, les hommes, les mentalités. »
Des hauts et des bas
« Jusqu’ici, la vie de la sélection marocaine a toujours été faite de hauts et de bas. Mais quand on est capable d’aller en finale de la CAN (en 2004, contre la Tunisie), on se dit qu’il y a sûrement quelque chose à exploiter. » Le regard déjà embué par l’émotion qui, inévitablement, l’envahira ce soir, « Abdes » Ouaddou se dit prêt à relever tous les défis futurs, fussent-ils ardus, avec les Lions de l’Atlas issus de la Ligue comme lui : « On essaie d’apporter notre expérience. Parfois, c’est dur de se faire entendre (rires). Mais on va y arriver ! » • 1. – Lors du match France - Algérie, le 6 octobre 2001, l’hymne national avait été copieusement sifflé avant que le match ne soit interrompu à la suite de l’envahissement du terrain (à un quart d’heure de la fin).
PIERRE DIÉVAL
"la voix des sports"
Published by vafc
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dans
saison 2007-2008