Méconnaissable en début de match et rapidement mené au score, Valenciennes a repris ses esprits après la pause pour prendre un point mérité qui aurait pu se transformer en victoire (1-1). Il n'est ce matin toujours pas assuré du maintien, mais il peut respirer. Il faudrait en effet désormais un scénario catastrophe assez improbable pour que deux des cinq équipes classées derrière parviennent à lui passer devant.
On n'a pas vu le match de l'année hier, mais on a peut-être vu VA se sauver, ce qui suffit à l'actualité du moment. Avec 41 points, il laisse la pression sur Caen (37), Saint-Étienne (37), Sochaux (36) et Nantes (33, avec un match en retard) qui devront tous faire le plein ou presque sur les deux dernières journées pour rester en L1.
VA a donc fait le nécessaire et on peut dire que sur place cette performance est passée inaperçue. En attendant l'effervescence et les « vroum vroum » des F1 le week-end prochain, Monaco, qui s'est déjà transformé en circuit, avait en effet hier l'allure d'une station balnéaire et d'un décor de ciné en carton pâte à l'heure où la Côte d'Azur accueille ses stars à Cannes.
Il faut bien reconnaître que dans ces conditions, le match entre un Monaco déjà sauvé des eaux et un VA venu de loin s'est joué dans une ambiance confidentielle. Avec le retour du beau temps, tout le monde était à la plage et ça sonnait creux comme jamais dans le stade Louis-II où les supporteurs venus à pied étaient presque aussi nombreux que les Ch'tis qui avaient courageusement rempli un car.
Il y avait si peu de monde qu'on entendait d'ailleurs les pigeons roucouler sur la pelouse, où ils occupèrent les espaces laissés libres par les joueurs au cours d'une première période jouée de manière quasiment amicale par les Nordistes. « Nous n'y étions pas du tout physiquement et surtout techniquement », confirma Kombouaré après coup. Des tribunes, on put d'ailleurs entendre les joueurs s'apostropher. À raison. Car face à cette équipe sans forces, Monaco en avait profité pour se lancer très vite grâce au remuant Park, qui avait exploité une passe d'un très bon Meriem (1-0, 6 e).
Cette ouverture du score tomba très mal sur la tête de Valenciennois qui semblèrent alors être rattrapés par de vieux démons, à la fin d'une semaine où ils auront encore dégusté plus que d'autres.
Penneteau dut ainsi repousser deux tirs de Meriem (24e et 35e) pour éviter le break, quand ni Jeovânio (20e) ni Audel (22e) ne surent trouver le cadre.
« À la pause, je n'ai surtout pas crié », expliqua Kombouaré. Selon lui, VA était encore sous le coup de la visite de M. Chapron à Nungesser, qu'on aura bien du mal à oublier. « Vu ce qu'il s'est passé mercredi, les joueurs avaient surtout besoin d'être réconfortés et rassurés. Je leur ai dit de retrouver de la fierté et de se remettre à jouer au foot comme ils savent le faire. » Un bon discours vaut parfois mieux qu'un long sermon, il faut le croire, car Rafael et ses équipiers revinrent métamorphosés. Ils prirent le contrôle du jeu, égalisèrent logiquement par un but plein d'opportunisme d'Audel (1-1, 61e) et Monaco fut contraint de défendre. L'ASM manqua tout de même de reprendre l'avantage, mais Ducourtioux sauva sur sa ligne un lob de Nimani (79e) et Penneteau repoussa une tête de Modesto (90e +2).
Surtout, c'est bien VA qui laissa la meilleure impression, avec l'influence d'un Danic retrouvé, qui trouva la tête de Bangoura (67e) et fut contré (69e). Le petit Guinéen déclencha lui aussi une frappe que Ruffier écarta de sa lucarne (75e) et VA poussa ainsi avec ardeur dans de nombreux mouvements qui faillirent faire tomber Monaco de la grande corniche. « La victoire n'est pas passée loin », regretta presque Kombouaré, une fois encore « fier dejoueurs ». (ses)RICHARD GOTTE