Dixième à mi-parcours après avoir campé tout l'automne dans la première partie de tableau, VA est sans doute à sa place et peut sereinement viser un maintien rapide. Très convaincante dans le jeu, l'équipede Philippe Montanier devra être plus solide sur le plan physique et mental si elle veut regarder plus haut.
Ce qui a marché On se posait beaucoup de questions après l'ère Kombouaré. Philippe Montanier et son staff ont vite séduit par l'efficacité de leur méthode et la fraîcheur de leurs idées. Passés trois matchs de réglage (avec des promesses mais sans résultats), le nouveau système en 4-3-3 a convaincu tout le monde.
VA, qui traînait un bilan de cancre à l'extérieur, a ainsi pu balayer deux ans de frustration en se goinfrant à cinq reprises sur pelouse adverse (Toulouse, Sochaux, Saint-Etienne, Rennes et Bordeaux !). Avec la bonne greffe du staff, la pertinence du recrutement saute aux yeux : Ben Khalfallah et Samassa sont décisifs, Gomis et Cohade éclairent le jeu au milieu, Ndy Assembe s'est fait un nom.
Comme les cadres sont tous restés (Bisevac, Mater, Rafael, Audel, Pujol, Ducourtioux), l'esprit maison demeure et l'ambiance est optimale. Ce qui a contribué à offrir deux soirées mémorables à Nungesser, face à l'OM (3-2) et Monaco (3-1), cette dernière sortie valant le surnom flatteur de petit Barça du Nord... « Nous sommes plutôt les PTT de Barcelone », s'est amusé Montanier qui apprécie les compliments mais aime surtout voir son équipe travailler humblement au quotidien, preuve qu'il connaît les valeurs locales.
> Ce qui n'a pas marché Le début et la fin. Avec les trois premiers matchs et les quatre derniers, VA n'aura pris que deux points en sept rencontres, ce qui est une sorte de comble quand on se souvient qu'il a carburé à plus de deux points par match entre les deux (26 points en 12 matchs du 30 août au 5 décembre).
L'équipe de Montanier a d'abord manqué de solidité sur le plan physique, avec un nombre de blessés souvent haut, jamais bas. Cela a surtout été un handicap derrière, puisque la défense type (Mater, Bisevac, Rafael, Tiéné) n'a pu être alignée que cinq fois. Principal absent : Rafael, 8 matchs seulement. Dernier exemple en date : à Lorient, trois axiaux (Bisevac, Rafael et Baldé) et Mater faisaient défaut.
Autre fragilité, le mental. Ce n'est pas une constante, mais c'est un constat qu'on a pu faire quand VA a laissé échapper des matchs qu'il maîtrisait : à Nice (défaite 3-2 après avoir mené 0-2) au Mans (défaite 2-1, après avoir copieusement dirigé le jeu) à Lorient (défaite 3-2, après avoir mené deux fois 0-1 et 1-2).
> Ce qu'on peut attendre en 2010 Le mois de janvier sera un premier virage important. VA devra à la fois géré l'absence de quatre joueurs partis à la CAN (Samassa, Ndy Assembe, Tiéné et Ben Khalfallah) et le mercato. Départs envisageables : Pieroni, Sebo, M. Traoré. Moins probables : d'autres en manque de temps de jeu ou un cadre en cas d'offre qui ne se refuse pas. Pour le reste, il cherchera à assurer son maintien très vite, ce qui semble à sa portée. On verra ensuite si le beau jeu demeure, si le retour d'un cadre comme Penneteau (attendu dès janvier) amène un peu plus de sérénité derrière et si certains remplaçants d'hier peuvent être des titulaires demain.
RICHARD GOTTE