Deuxième meilleur réalisateur du VAFC avec quatre buts, Gaël Danic porte l'attaque de son équipe à bout de crampons au côté de Grégory Pujol (onze buts sur seize à eux deux). Le Breton, au départ plus passeur que finisseur, est redevenu cette saison un joueur décisif.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, il a fêté ça avec la tétine dans la bouche. Samedi, après avoir inscrit le troisième but face à Arles, Gaël Danic a associé sa réussite à la naissance de son deuxième enfant quelques jours plus tôt. « C'est une deuxième fille (Timéa). Je n'ai que des pépettes ! », se félicitait-il encore lundi, radieux, dans le froid polaire du Mont-Houy.
> De nouveau décisif. Pour lui, c'est un peu une renaissance. Mécontent de ses performances la saison dernière (deux buts et une passe décisive en 29 matchs), l'attaquant s'était mis la pression tout seul cet été en proclamant partout, devant son entraîneur, ses équipiers ou les médias, son envie et son devoir de redevenir décisif. Il est en passe de gagner son pari, avec déjà quatre buts au compteur, pas très loin de son meilleur bilan. « Mon record, c'est cinq buts avec Troyes. Mais cette saison-là on descend. Alors soit je m'arrête à quatre, soit je vais au moins jusqu'à six... », commente-t-il amusé.
On le retrouve dans un costume un peu différent de sa première saison à VA, avec Antoine Kombouaré, où il avait surtout brillé par sa passe (sept décisives et quatre buts). A-t-il changé de registre, vise-t-il le classement des buteurs plutôt que celui des passeurs ? « Moi, le seul concours auquel je participe, c'est celui pour le maintien. Quand je marque, c'est la cerise sur le gâteau. Mais ce n'est pas une priorité. Il faut laisser les désirs personnels de côté », calme-t-il.
> Buteur dans le 4-3-3. Parmi les plus contrariés dans le jeu par le passage au 4-3-3 avec l'arrivée de Montanier en 2009, il reconnaît une meilleure connaissance de son rôle aujourd'hui. « Le 4-3-3 m'amène plus devant le but. J'ai plus d'automatismes que la saison dernière. C'est une question de positionnement et je me retrouve dans une position plus axiale qui me permet de frapper au but », explique-t-il.
L'exemple de ses deux tirs de 35 mètres victorieux à Auxerre et Lorient est éloquent. Pas question toutefois pour lui de se croire arrivé dans le cercle restreint des « serial buteurs ». « Je ne suis pas un buteur. Il me faut quatre ou cinq occasions pour mettre un but. Je n'ai pas cette faculté à finir. Et puis, pour marquer, il faut de la réussite. Je l'ai contre Arles, alors que mon occasion contre Lille (face à Landreau, qui réussit la parade) était selon moi meilleure. »
> La maturité au service de l'ambition. À 29 ans, il est désormais un pro aguerri qui fixe bien l'enjeu de ce match en retard ce soir contre Saint-Étienne. « Si on gagne, on passe à 21 points, soit la moitié du chemin pour le maintien. C'est un match-clé.
J'espère qu'on ne passera pas à côté », évalue-t-il, alors qu'il s'attend à une rencontre ouverte contre une équipe qui va de l'avant.
« Pendant l'échauffement contre Arles, on s'est rappelé de Nancy... Derrière, l'adversaire était peut-être moindre, mais on a assumé la pression. C'est une question d'état d'esprit. Voilà, il faut continuer et laisser le plus d'équipes possibles derrière », dit-il, conscient du peu de droit à l'erreur au coeur de ce championnat serré qui finira bien par s'éclaircir un jour. Il prévient : « Quand ça va se décanter, il faudra être du bon côté... »
RICHARD GOTTE